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Il y a un siècle : le Crédit Agricole sort de la Grande Guerre

Après quatre années de conflit, l’armistice signée le 11 novembre 1918 marque la fin de la Grande Guerre. La France est alors parmi les vainqueurs mais ce conflit lui a coûté cher : 1 400 000 soldats français et coloniaux sont morts, de nombreuses familles se retrouvent décimées, les destructions sont multiples et l’économie toute entière orientée vers l’effort de guerre est à restructurer.
 
Après avoir été désorganisé par la guerre et freiné dans son développement, le Crédit Agricole adapte sa gouvernance et connaît les premières extensions de ses compétences.

Il y a un siècle : le Crédit Agricole sort de la Grande Guerre

Un fonctionnement perturbé par la guerre

La mobilisation des hommes en âge de combattre ne laisse sur les exploitations agricoles que des femmes et des hommes âgés ou réformés, ce qui pèse sur la demande de crédits.
 
A cette baisse des demandes de crédits s’ajoutent l’indisponibilité et la dispersion de très nombreux administrateurs, salariés et bénévoles du Crédit Agricole. La Caisse régionale de Reims doit déménager plusieurs fois pour faire face à l’avancée de l’ennemi, la Caisse régionale du Finistère ne peut plus tenir sa comptabilité à jour et celle des Côtes-du-Nord suspend pratiquement ses activités.
 
Les quatre ministres de l’Agriculture qui se sont succédés durant la Grande Guerre sont ou seront des acteurs fortement impliqués dans le fonctionnement du Crédit Agricole. Trois d’entre eux signent en 1917 un « appel à tous les Français et à toutes les Françaises de nos campagnes » à produire plus pour soutenir l’effort de guerre. Le Crédit Agricole se fait le bras financier de cette politique productiviste de l’Etat, notamment en attribuant des avances aux communes, départements et coopératives pour la mise en culture des terres abandonnées. Cette action sera cependant plus efficace après l’armistice lorsque la main d’œuvre sera revenue du front.
 

Grande guerre appel à l'effort de guerre

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Le Crédit Agricole s’associe également à l’aide au retour à l’activité des mutilés et victimes civiles de la guerre. Une loi de 1918 leur permet de bénéficier de prêts de 8 000 francs remboursables à un taux de 2 % sur 15 ans pour l’acquisition, l’aménagement ou la reconstitution d’une petite propriété rurale. Une brochure d’information est d’ailleurs éditée à cette occasion qui, outre les possibilités de financement, présente concrètement les travaux que peut réaliser un mutilé sur une exploitation en fonction de son handicap et grâce à des outils adaptés.

 

Le Crédit Agricole se réorganise après-guerre

La guerre a mis en évidence la lourdeur du fonctionnement du Crédit Agricole, notamment pour l’attribution des avances de l’Etat aux Caisses régionales pour laquelle les réunions trimestrielles de la Commission de répartition ne sont pas adaptées pour répondre rapidement aux demandes.
 
En 1918, le Crédit Agricole est encore une institution jeune. Les plus anciennes Caisses régionales existent depuis 20 ans à peine et la « pyramide institutionnelle » fondée sur l’empilement des Caisses locales et des Caisses régionales est inachevée puisqu’il n’existe alors pas de Caisse centrale au sommet.
 
Plusieurs voix s’élèvent d’ailleurs depuis le début du siècle pour réclamer sa création, qui donnerait plus d’autonomie et d’agilité au Crédit Agricole. C’est dans ces conditions qu’est créé par la loi du 5 août 1920 l’Office national du Crédit Agricole. Celui-ci sera rebaptisé Caisse nationale de Crédit Agricole en 1926, notamment pour assurer la continuité des appellations entre les trois niveaux (caisses locales, régionales, nationales). Crédit Agricole S.A. succèdera à la CNCA lors de la cotation en 2001.
 
Parallèlement à cette réorganisation, le secteur d’intervention du Crédit Agricole s’élargit, notamment pour relancer la production agricole et financer les efforts de reconstruction. Une loi permet au Crédit Agricole de faire des prêts aux petits artisans ruraux : c’est l’aboutissement d’une conception du progrès agricole née avant 1914 qui parle désormais plus en terme de campagne que de paysannerie. Ce mouvement est renforcé en 1923 avec le vote d’une loi qui autorise le Crédit Agricole à faire des prêts aux collectivités publiques pour l’électrification des campagnes et à participer ainsi à la lutte contre l’exode rural.
 
De plus, un mouvement commencé durant la guerre se poursuit : les agriculteurs commencent à confier leur argent aux caisses régionales, conséquence de l’appel de l’Etat à déposer l’or auprès des organismes de crédit.
 

Grande guerre - Caisse régionale de la Gironde - appel à déposer leur or

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C’est avec ces premières extensions du champ de compétence et cette augmentation des dépôts que le Crédit Agricole amorce sa transformation, qui prendra plusieurs décennies, en établissement bancaire de plein exercice.

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