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Personnes marchant le long de la route en Afrique - Crédit Agricole 1re banque France des Agriculteurs particuliers Professionnels et Entreprise

Les migrations africaines, aussi bien « internes » qu’« externes » continuent de subir des pressions persistantes à la hausse.  

Les faibles opportunités économiques, la pauvreté endémique, les dynamiques démographiques et les contextes conflictuels, conjugués aux effets du changement climatique, en sont les principales causes. 

En effet, bien que l’Afrique sub-saharienne ait connu une croissance économique soutenue depuis le début du siècle, la région continue d’avoir les revenus moyens par habitant les plus faibles du monde. Aujourd’hui, on estime que près de 35% de la population en Afrique sub-saharienne vit sous le seuil de pauvreté, créant une pression sur les membres des ménages afin de répondre aux besoins essentiels. 

Par ailleurs, l’Afrique continue de connaître une croissance démographique plus importante que toute autre région du monde. En effet, la population africaine devrait doubler, passant de 1,2 milliard à 2,5 milliards d’habitants en 2050 tandis que 10 à 12 millions de jeunes Africains devraient rejoindre la population active chaque année, créant de nouvelles tensions sur les marchés du travail du continent.

Enfin, les conflits non résolus dans la région continuent de générer un nombre important de populations déplacées de force. En outre, le retour à des régimes autoritaires et autocratiques a provoqué une vague de déplacements. À titre d’illustration, le déclenchement du conflit au Soudan, en 2023, a entraîné 6 millions de déplacements transfrontaliers supplémentaires. Cela s’ajoute aux mouvements de population générés par les conflits au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine et en Somalie, entre autres. 

Dans cette perspective, le changement climatique s’ajoute aux enjeux cités dans la mesure où ce phénomène a entraîné, jusqu’ici, une réduction de 34% de la croissance de la productivité agricole en Afrique sub-saharienne depuis 1960, contribuant, aujourd’hui, à un climat d’insécurité alimentaire sans précédent au sein de la région. 

Selon les prévisions de la Banque mondiale, le changement climatique, et sous-entendu l’intensification des inondations et des sécheresses, sera à l’origine de près de 10% de l’ensemble des migrations « transfrontalières » en Afrique d’ici 2050. 

Pour autant, les effets du changement climatique se traduiront surtout par une hausse des migrations dites « internes », c’est-à-dire à l’intérieur des pays, le plus souvent des zones rurales vers les zones urbaines : un phénomène bien connu par la région durant ces dernières années. 

Les moyens de subsistance ruraux durables (cultures agricoles, systèmes de production alimentaire, ressources en eau) devenant de plus en plus précaires en raison du réchauffement climatique et des catastrophes naturelles, une part croissante des migrants pourrait être forcée de subir ces déplacements « internes » de manière permanente. 

Plusieurs exemples récents tendent à confirmer ce scénario : 

  • En Somalie, une sécheresse inédite a entraîné le déplacement de près de 1,1 million de personnes, un record pour le pays, tandis que la concurrence pour des ressources réduites dans les zones rurales a aggravé la précarité liée à la sécheresse.
  • Au Madagascar, plusieurs tempêtes ont diminué la capacité d'absorption des sols et aggravé l'insécurité alimentaire, entraînant plus de 290 000 déplacements internes, le chiffre le plus élevé jamais enregistré pour le pays.
  • Au Burundi, les pluies torrentielles et les inondations liées notamment au débordement du lac Tanganyika ont entraîné, l’année dernière, le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes et amputé les moyens de subsistance de plus de 10% de la population, en grande majorité rurale. 

 

À présent, des scénarios de mobilité climatique estiment que près de 5% de la population africaine pourrait se déplacer en raison des effets du changement climatique d’ici 2050, contre 1,5% aujourd’hui.

Bien que les communautés économiques régionales (CER) jouent un rôle croissant dans le démantèlement des obstacles à la circulation des personnes, la question migratoire inter et intra-continentale reste au cœur des préoccupations. Cela est d’autant plus vrai que la mobilité climatique renforce l’intérêt pour la refonte de la politique migratoire. 

Dans cette perspective, les migrations imputables au dérèglement climatique doivent être reliées à ses causes et aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Le financement du fonds « perte et dommages », acquis par les pays impactés lors de la COP28, est essentiel, en raison des investissements nécessaires pour faire face aux effets du changement climatique (sécheresses et inondations extrêmes, élévation des eaux littorales, incendies de forêts, variations des températures) et mettre en place des programmes d’adaptation et d'aide à la résilience des populations.

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