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  • 22.11.2011
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Un effort conséquent de la part des entreprises européennes les plus energivores est nécessaire pour décorréler leurs émissions de carbone de leur croissance économique

Le Carbon Disclosure Project (CDP) publie son nouveau rapport « Europe 300 »
Si les sociétés européennes des quatre secteurs qui produisent le plus d’émissions (fournisseurs d’électricité, matériaux de construction, énergie et production industrielle) atteignaient leurs objectifs actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2020, elles parviendraient à réduire leurs émissions de seulement 1,7 % par an en moyenne - bien en deçà de la réduction annuelle de 2,65 % préconisée par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC). De même, ce chiffre est inférieur de 1,3 % au niveau de réduction qui serait obtenu par l'ensemble des autres secteurs en 2020. Ce sont certains des enseignements de l’édition 2011 du rapport du Carbon Disclosure Project (CDP) menés auprès des 300 premières entreprises européennes, publié ce jour.
De plus, si l’on se projette jusqu'en 2030, la réduction cumulée des émissions obtenue par ces mêmes secteurs n’atteint pas 0,5 % sur la période.
Le rapport de 2011, rédigé par l’agence Ends Carbon pour le compte du CDP, analyse les données publiées par 271 des premières entreprises européennes par la capitalisation boursière (soit 90 % de l’indice FTSEurofirst 300). La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni représentent près de la moitié des sociétés interrogées pour les besoins de ce rapport. Le CDP collecte tous les ans des données sur les émissions et les politiques liées au changement climatique auprès des principales sociétés mondiales, notamment celles de l’indice Europe 300, pour le compte de 551 investisseurs institutionnels, gérant 71 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion dans le monde.
Ce rapport, dont le lancement aujourd'hui en France fait l’objet d’un événement organisé par le Crédit Agricole, montre également que les sociétés européennes ont pleinement conscience des enjeux liés au changement climatique et qu’elles se placent parmi les meilleures s’agissant de leur transparence sur ce sujet. De fait, 90 % des sociétés ont transmis leurs données au CDP cette année, contre 80 % des sociétés de l’indice FTSE Global 500. L’indice Europe 300 se place également parmi les premiers indices mondiaux par la proportion de sociétés menant des politiques actives de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les indices Carbon Performance Leadership Index (CPLI) et Carbon Disclosure Leadership Index (CDLI) font l’objet d’une révision annuelle à partir des données fournies par les sociétés. Ces indices regroupent les sociétés de l’Europe 300 qui démontrent respectivement la meilleure performance en matière de réduction des émissions et la meilleure approche en matière de publication d’information.
Cette année, les sociétés qui affichent les meilleurs scores selon ces deux indices sont les suivantes :
Allemagne : Bayer, BMW, SAP, Basf
Royaume-Uni : Tesco, Royal Bank of Scotland, British American Tobacco,GlaxoSmithKline
Pays-Bas : Philips Electronics
France : AXA, Schneider
Espagne : Ferrovial, Gas Natural
Suisse : UBS, Novartis, Swiss RE
Italie : Fiat
Ce rapport présente également les enseignements suivants :
• Les objectifs de réduction des émissions des entreprises de l’indice Europe 300 se situent principalement sur un horizon à court terme (à seulement trois ans), même si certains secteurs tels que l’informatique et les télécommunications fixent des objectifs jusqu'en 2020. Ce rapport montre que les évolutions au sein de chaque secteur dépendent de caractéristiques propres à ce secteur, à savoir l’environnement réglementaire, la durée de vie des actifs et la facilité avec laquelle il est possible de parvenir à une réduction globale des émissions au sein de ce secteur.
• Bien que le volume total d’émissions dites de « Scope 1 » (émissions directes issues de sources controlées par l’entreprise) des valeurs de l’indice Europe 300 ait augmenté au niveau mondial, ces émissions sont en diminution au sein du territoire européen. Cette situation est sans doute en partie attribuable à la réglementation en Europe, ce qui démontre l’impact que peut avoir celle-ci et conforte les appels en faveur d’une action politique mondiale renforcée visant à encourager l’investissement dans des technologies à faible intensité de carbone et favoriser une réduction des émissions.
• Une meilleure transparence sur les émissions de Scope 3 (émissions indirectes liées par exemple aux déplacements professionnels ou aux fournisseurs) est essentielle pour déterminer pleinement les rejets atmosphériques des entreprises. Lorsqu’elles sont mesurées, il apparaît que ces émissions sont souvent très élevées par rapport aux émissions de Scope 1 et 2 des sociétés. Les normes portant sur la chaîne d’approvisionnement lancées récemment par le Greenhouse Gas Protocol (norme internationale de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre) devraient aider les sociétés à améliorer la qualité de leur communication dans ce domaine à partir de l’année prochaine.
• La communication d’informations détaillées est indispensable aux investisseurs cherchant à prendre en compte les risques liés au changement climatique. Bien que le score des sociétés leaders en matière de qualité des réponses atteigne en moyenne 93/100 cette année, et que ce score s’élève à 71 en moyenne pour les sociétés de l’indice Europe 300 (+2,5 points par rapport à 2010), il est primordial que la qualité de la communication continue à s’améliorer tous les ans pour l’ensemble de l’indice.
Le Dr Craig Mackenzie, directeur technique chez ENDS Carbon, déclare : « Notre analyse démontre que pour beaucoup d’entreprises européennes, l’innovation et un effort systématique permettent de réduire les émissions. Toutefois, trop d’entreprises ne font pas encore preuve d’un engagement suffisant pour mettre en œuvre la politique énergique qui s’impose pour lutter contre le changement climatique, et pour atteindre les objectifs d’émission à long terme fixés par les gouvernements européens à Copenhague ».

Paul Simpson, directeur général du CDP, déclare : « Bien que les sociétés européennes soient à l’avant-garde en matière de transparence et de gestion des émissions de CO2, elles doivent se fixer des objectifs beaucoup plus ambitieux en matière de réduction des émissions, notamment au sein des secteurs les plus polluants. La réglementation en Europe semble parvenir à réduire les émissions de CO2 dans le périmètre de l'Union européenne. Toutefois, à plus long terme, il est indispensable de clarifier l’action politique en Europe. De même, il est primordial de définir une politique mondiale ambitieuse encourageant les entreprises à prendre les mesures audacieuses et décisives qui s’imposent pour éviter les conséquences catastrophiques liées au changement climatique ».
Jean-Christophe Menioux, Chief Risk Officer du Groupe AXA, sponsor du rapport, indique : « Il est naturellement tentant de temporiser, nier ou se resigner face au changement climatique. Les sociétés seront alors mal préparées pour faire face aux conséquences de ces catastrophes « naturelles » créées par l’homme. Nous devrions cependant considérer cette situation comme une chance de se montrer à la hauteur de ce défi, en comprendre les risques et tirer parti des nouvelles opportunités qui nous présentées. Pour être efficace, notre réponse doit être globale et collective. C’est la raison pour laquelle AXA soutient des initiatives collaboratives et complémentaires telles que le Carbon Disclosure Project, les Principes pour l’investissement responsable de l’ONU, ou les prochains Principes pour l’assurance responsable. Nous ne ferons la différence que collectivement ».
A propos du CDP
Carbon Disclosure Project (CDP) est une organisation non-gouvernementale sans but lucrative. Le canevas développé par CDP permet aux villes et entreprises de mesurer, partager et gérer les informations relatives à leurs empreintes GES, gestion de l’eau et politique liée au changement climatique. Plus de 3,000 entreprises (faisant partie des 5000 plus grandes selon leur capitalisation boursière) rapportent leurs émissions ainsi que l’évaluation des risques et opportunités associées à travers CDP. Ces données sont ensuite partagées avec la communauté financière composée de 551 institutions représentant plus de 71USD Trillions d’asset. www.cdproject.net.

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