
France – Scénario 2024-2025 : croissance modeste sur fond d’alerte orange sur les finances publiques
En 2025, la croissance diminuerait légèrement, à +1%. Au premier rang des facteurs de soutien, la consommation des ménages, qui accélèrerait quelque peu (à +1%), en lien avec les gains de pouvoir d’achat engrangés et la poursuite du processus de désinflation. Les efforts budgétaires pèseraient sur la croissance, avec un léger recul des dépenses de consommation des administrations publiques en volume et un ralentissement marqué de leur investissement.
Retour sur les derniers trimestres observés : une activité qui a ralenti tout en continuant de progresser
L’activité économique a continué de progresser en France au deuxième trimestre 2024 malgré une légère décélération, avec une croissance de 0,2% en volume (t/t), après +0,3% au premier trimestre. Les ressorts de cette croissance s’avèrent en revanche assez décevants, alors que ce sont de nouveau le commerce extérieur et les dépenses des administrations publiques qui l’ont portée. Les dépenses de consommation des ménages ont en revanche péniblement décollé (+0,1%, après -0,1%), et ce malgré la poursuite du processus de désinflation en cours. L’investissement s’est pour sa part replié pour le troisième trimestre consécutif (-0,4%, après -0,3%), toujours affecté par le resserrement passé des conditions financières. L’acquis de croissance pour 2024 s’élève ainsi à 0,9% à l’issue du premier semestre.
Perspectives pour le deuxième semestre 2024 : une croissance modeste en moyenne, une activité boostée au T3 par les Jeux olympiques et paralympiques
L’activité devrait connaître une accélération au troisième trimestre, avec une croissance prévue à 0,4%, aidée par l’effet des Jeux olympiques et paralympiques d’été de Paris 2024 (JOP) estimé à +0,2 point. L’activité patinerait ensuite en fin d’année (+0%), plombée par le contrecoup des JOP. Notre prévision trimestrielle pour le troisième trimestre correspond ainsi à la dernière prévision de la Banque de France (Enquête mensuelle de conjoncture de début octobre), et nos prévisions trimestrielles pour le troisième trimestre et le quatrième trimestre se trouvent être les mêmes que celles publiées tout récemment par l’Insee (Note de conjoncture d’octobre).
Évolutions sur l’ensemble de l’année 2024 : une croissance stable, soutenue par le commerce extérieur et le secteur public
En 2024, la croissance s’élèverait ainsi à 1,1%, stable par rapport à l’année précédente. Elle serait surtout portée par le commerce extérieur et la dépense publique (contributions à la croissance annuelle de respectivement +1,1 point et +0,4 point), en lien avec l’acquis observé à mi-année. Les dépenses de consommation des ménages décélèreraient en revanche, avec une hausse de seulement 0,5% en volume en 2024, après +0,9% en 2023, et ce malgré une inflation qui diminuerait à 2% en moyenne annuelle, après +4,9% en 2023. L’investissement diminuerait de 1,4% en 2024, après +0,8% en 2023. L’investissement des entreprises (-0,9% sur l’année après +2,5% en 2023), mais surtout celui des ménages (-5,7% après -8,2%) seraient en effet toujours affectés par le resserrement passé des conditions financières. Le phénomène de déstockage observé en fin d’année 2023 pèserait par ailleurs sur la croissance à hauteur de -0,4 point en 2024.
Prévisions pour l’année 2025 : une croissance en légère baisse qui cache le rebond de la demande intérieure privée
En 2025, la croissance diminuerait légèrement, à +1%. Au premier rang des facteurs de soutien, la consommation des ménages, qui accélèrerait quelque peu (à +1%), en lien avec les gains de pouvoir d’achat engrangés et la poursuite du processus de désinflation. L’inflation (IPC) refluerait en effet à 1,1% en moyenne annuelle. L’investissement rebondirait à +1% ; l’investissement privé serait en effet tiré par l’effet retardé de la baisse des taux d’intérêt directeurs de la BCE et les besoins structurels liés à la double transition (numérique et écologique).
L’investissement des entreprises rebondirait ainsi nettement, à +1,1%, tandis que celui des ménages rebondirait plus faiblement, à +0,6%, fortement plombé par un effet d’acquis négatif en fin d’année 2024. La contribution du commerce extérieur à la croissance serait nulle, car les importations et les exportations évolueraient peu ou prou au même rythme. Les exportations seraient en effet dynamisées par la poursuite du rattrapage dans certains secteurs comme l’aéronautique, tandis que les importations seraient soutenues par le rebond de la demande intérieure. Les efforts budgétaires pèseraient aussi sur la croissance, avec un léger recul des dépenses de consommation des administrations publiques en volume et un ralentissement marqué de leur investissement. Le déficit public diminuerait ainsi à 5,5% du PIB en 2025, après avoir atteint 6,1% du PIB en 2024.
Risques
Nos prévisions sont entourées d’une certaine incertitude, compte tenu de risques assez importants à la fois sur le plan des évolutions internationales (géopolitique) et sur le plan interne (politique et finances publiques). Les risques sont principalement orientés à la baisse sur l’activité.
Pour en savoir plus
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