Pour une meilleure expérience de navigation et bénéficier de l'ensemble des fonctionnalités de credit-agricole.com, nous vous conseillons d'utiliser le navigateur Edge.
  • Taille du texte
  • Contraste
Photo du palais Montecitorio (Palazzo di Montecitorio en italien)

Manque de ressources, dégradation de l’activité, réforme du Pacte de stabilité et échéances électorales européennes, voilà ce qui pourrait décrire le mieux la rentrée politique en Italie. Après l’euphorie du mois de mai et des chiffres de croissance au premier trimestre qui plaçaient le pays à la tête du peloton européen, la baisse du PIB au deuxième trimestre et les remontées peu encourageantes sur l’activité durant les mois d’été ont fait l’effet d’une douche froide. Une révision à la hausse des estimations de croissance pour l’année 2023 par rapport au programme de stabilité d’avril est de moins en moins probable et le scénario le plus pessimiste quant aux ressources disponibles pour la prochaine loi de finances commence à se matérialiser.  

L’équation est compliquée aussi bien sur le plan politique que sur le plan comptable. La révision à la baisse par la Commission européenne de la prévision de la croissance italienne de 1,2% à 0,9% en 2023 et de 1,1% à 0,8% en 2024 donne une fourchette d’estimation de ce que devrait être la nouvelle prévision du gouvernement inscrite dans la mise à jour du document économique et financier attendu pour le 27 septembre. Dans ce contexte, il sera difficile de boucler l’enveloppe budgétaire de 30 Mds€ prévue pour les mesures de la loi de finance 2024, un avertissement que le gouvernement n’a cessé de répéter au cours de l’été. Pourtant, plusieurs dossiers sont de nouveau sur la table, comme la baisse du coût fiscal du travail, la mise à jour de l’âge de départ à la retraite et du nombre d’années de cotisation nécessaires ou le financement de la santé. Ce jeu d’équilibriste est compliqué par les conséquences sur le budget du Superbonus. L’incitation fiscale pour la rénovation énergétique plombe les comptes de l’État et devrait, si Eurostat maintient ses règles de calcul, creuser de deux points de PIB le déficit estimé pour cette année. Parmi les options pour augmenter les ressources, le gouvernement compte sur les 2 milliards d’euros de la taxe exceptionnelle sur les surprofits des banques dont l’annonce en août a fait grand bruit. 

Dans ce contexte, l’agenda politique du centre droit devra attendre, il n’y a pas de place pour l’opportunisme politique dans le budget 2024. C’est en tout cas l’essence des propos de Giorgia Meloni lors du sommet avec les dirigeants du groupe de centre-droit le 6 septembre dernier. Elle donne le ton et répond notamment à certains membres de la majorité, dont Matteo Salvini qui se projette déjà sur les prochaines élections européennes. D’autant que les négociations européennes sur le futur Pacte de stabilité sont en cours, ce qui constitue un enjeu majeur pour l’Italie.  

 

La tâche du gouvernement Meloni se complique ainsi en cette rentrée. Confrontée au ralentissement de la croissance et à la raréfaction des ressources, la majorité tente d’afficher son unité faisant fi des agendas politiques contradictoires de ses membres entre Forza Italia qui cherche son cap après la mort de Silvio Berlusconi et la fébrilité de Matteo Salvini face au retour de Matteo Renzi qui pourrait tirer vers le centre la droite plus modérée. Fédérer ses troupes n’est pourtant pas le seul défi de la présidente du Conseil. Elle sera de nouveau observée de près par les marchés financiers qui seront attentifs aussi bien aux équilibres budgétaires, qu’à la relation avec l’Europe.

 

Sofia Tozy

Si vous souhaitez exercer votre droit d’opposition au traitement de vos données personnelles à des fins de mesure d’audience sur notre site via notre prestataire AT internet, cliquez sur le bouton ci-dessous.