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Sous stéroïdes, les fintech sortent des starting-blocks

Sur le premier trimestre 2021, le marché mondial du financement en fonds propres des fintech est reparti à la hausse avec 10,9 milliards de dollars de fonds levés (+21%) en 253 opérations (+32%).

Si les capitaux de 2020 ont surtout bénéficié aux start-up de la finance les plus matures, ceux de 2021 pourraient profiter aux fintech engagées dans des séries A. En Europe, l’analyse des premières levées de fonds laisse entrevoir cette tendance.

Fintech

Avec 149 rachats industriels recensés au niveau mondial au cours de ce premier trimestre, le marché des fusions-acquisitions voit ses opérations fintech progresser de 83%. La crypto-sphère rejoint les paiements au panthéon des segments où les dynamiques M&A à l’œuvre sont les plus fortes.

Avec un premier trimestre qui célèbre aussi spectaculairement le monde des crypto-monnaies, il est clair que l’année 2021 sera marquée par un intérêt croissant des investisseurs pour les crypto-actifs, leurs échanges, leur sécurité et leur traçabilité. Parmi les 51 opérations du T1, on peut remarquer les levées de fonds de BlockFi (350 millions de dollars), Blockchain.com (300 millions de dollars) et Bitpanda (170 millions de dollars) et les acquisitions de TradeBlock par CoinDesk, de Alertatron par Stacked ou encore de Curv par PayPal.

Les fintech américaines confirment leur capacité à monter vite et haut dans les tours

Sur les 120 opérations américaines de levées de fonds enregistrées au T1, 45% concernent des séries de type B et au-delà. Avec la néobanque brésilienne Nubank, Blend, Quantfind et Stash sont très proches de basculer dans l’aventure d’une cotation en bourse. Le spécialiste des paiements en ligne Stripe, dont l’introduction en bourse (IPO – Initial Public Offering) se rapproche, boucle sa treizième levée avec une spectaculaire série H de 600 millions de dollars. La société enregistre une valorisation stratosphérique de 95 milliards de dollars, l’équivalent de 70% de la capitalisation boursière des valeurs bancaires du CAC 40. La voilà désormais sur la deuxième marche du podium des sociétés privées les mieux valorisées au monde. Elle se classe derrière le géant chinois de l’Internet ByteDance et devant SpaceX, la pépite d’Elon Musk dont la fusée propulsera l'astronaute français Thomas Pesquet dans l’espace le 22 avril prochain !

Avec 59 opérations totalisant un montant consolidé de 2,9 milliards de dollars, l’Europe des fintech confirme la très belle dynamique constatée au dernier trimestre de l’année dernière. Par ailleurs, avec 54% de ses levées du premier trimestre en série A, la vitalité de l’écosystème européen ne se dément pas. Ses start-up gagnent en maturité : 39% d’entre elles en sont au moins à leur quatrième levée de fonds.

2021 s’annonce comme l’année boursière des fintech

Les introductions en bourse marqueront de leur empreinte l’année 2021 des fintech. On attend les IPO de Coinbase, Robinhood, Marqeta, SoFi, Payoneer, eToro, Paysafe, Stripe et Wise. Avec des SPAC américaines (Special Purpose Acquisition Company) de plus en plus agressives et nombreuses à cibler les pépites des nouvelles technologies de la finance, l’année boursière devrait tourner à l’avantage des places financières américaines au détriment de l’émergence d’une Europe cotée des fintech.

Aux États-Unis, se spacser est devenu l’option la plus courue pour s’introduire en bourse. En mars, la tendance à utiliser ces coquilles vides cotées en bourse pour des IPO inversées par fusion s’est confirmée. Au premier trimestre, selon la plateforme des marchés financiers Dealogic, sur les 398 introductions en bourse américaines, 298 ont été opérées via ces SPAC pour une capitalisation de 95,3 milliards de dollars. Quelques SPAC ont annoncé cibler des fintech et plusieurs opérations de reverse merger sont donc à l’étude. Parmi elles, on peut citer celles qui devraient permettre à SoFi, Payoneer, eToro, Paysafe et Wise (anciennement Transferwise) de partir à l’assaut des marchés boursiers.

Malgré une poignée d’initiatives, les SPAC européennes restent encore très limitées. Aussi, pour les fonds d’investissement internationaux lassés d’éponger les pertes des modèles d’affaires déficitaires et de financer les importants investissements structurels des plus belles fintech européennes, l’option de la SPAC américaine est très tentante. En plus de répondre rapidement et efficacement à des besoins structurels de lourdes recharges en capital, elle permet de réaliser des plus-values en haut de cycle de valorisation. Cette situation divergente entre les États-Unis et l’Europe pourrait conduire les fintech européennes à déserter nos places financières pour aller se coter outre-Atlantique.

Un premier trimestre explosif pour les fintech françaises dopées à la série A

D’après le baromètre des levées de fonds des fintech publié le 2 avril par l’association professionnelle France Fintech en partenariat avec BPI France, les fintech françaises ont levé 383,2 millions d’euros en 33 opérations au cours du premier trimestre 2021. Bien qu’il soit difficile de définir ce qu’il convient d’appeler une « fintech », nous pouvons confirmer à l’appui de nos données que pour la France la barre des 300 millions d’euros a bien été franchie sur les trois premiers mois de l’année. Le trimestre de la fintech française est essentiellement marquée par quatre opérations (PayFit, Alma, Indy, TagPay) qui totalisent, avec 200 millions d’euros, au moins 50% des fonds levés de janvier à mars.

L’analyse de France Fintech qui insiste sur la bonne dynamique des levées de fonds des fintech françaises, couplée au fait que 60% des opérations du trimestre concernent des levées d’amorçage et de série A, soutient notre opinion d’un écosystème d’une belle vitalité. Ceci est particulièrement vrai sur le segment des paiements élargis désormais aux crypto-monnaies. Si cet état est un avantage pour attirer des investisseurs en quête de nouvelles opportunités, c’est aussi un défi. Il s’agit désormais pour toutes ces jeunes pousses de livrer leur promesse d’un passage à l’échelle.

En France, au-delà de l’univers des paiements, nous pensons que l’assurance est le segment qui présente les potentialités les plus fortes pour nos fintech. Le marché français très convoité reste à conquérir. Des acteurs non français y débarquent leurs offres à bas bruit (Zego, Friday, Lemonade, WeGroup). L’avenir pour les assurtech françaises est certainement à rechercher du côté des solutions d’assurance embarquée pour les acteurs de la santé, de la mobilité et du commerce.

Pour en savoir plus, consultez la publication « Fintech Outlook T1 2021 – Sous stéroïdes, les fintech sortent des starting-blocks »

 

Romain LIQUARD

romain.liquard@credit-agricole-sa.fr

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