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La 27e édition de la Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique, qui s’est déroulée du 6 au 20 novembre 2022 à Charm el-Sheikh en Égypte, a été l’occasion pour les pays africains d’alerter la communauté internationale sur les nombreux défis climatiques auxquels le continent est confronté, et sur les besoins de financement croissants qui s’imposent pour y remédier.

L’Afrique subsaharienne est la région la moins émettrice de CO2, ne comptant que pour 4% des émissions totales de la planète. Avec seulement 1 tonne de CO2 par habitant en 2021, la région se situe très loin de la moyenne mondiale de 4,7 tonnes par habitant. Le faible niveau d’émissions de l’Afrique traduit donc principalement son retard de développement, ainsi que sa faible industrialisation. Seulement deux pays du continent se classent parmi les 50 plus gros émetteurs en valeur absolue : l’Afrique du Sud avec 436 MtCO2 et le Nigéria avec 137 MtCO2. Le cas le plus marquant de la région est sans aucun doute celui de l’Afrique du Sud, 14e plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde en raison de sa forte dépendance au charbon.

Pour autant, le réchauffement climatique fait peser un lourd fardeau sur la région, en particulier aux pays les plus pauvres, très vulnérables du fait de leur faible niveau de développement et donc de leur manque de moyens pour y faire face. Les conséquences économiques, humaines, et sanitaires sont désastreuses. Les épisodes de sècheresse et d’inondations qu’ont connus les régions du Sahel et de la Corne d’Afrique cette année ont entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes et le déplacement de plus de 3,4 millions (d’après le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés). De plus, elles exacerbent l’insécurité alimentaire endémique en diminuant la viabilité des terres arables. D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à chaque inondation ou sécheresse, l’insécurité alimentaire augmente de 5 à 20 points de pourcentage. Par ailleurs, les effets économiques sont tout aussi importants car ces catastrophes naturelles détruisent des infrastructures essentielles à l’activité économique. Toujours d’après l’OMM, le réchauffement climatique pourrait entraîner une contraction du PIB de l’Afrique sub-saharienne d’au moins 3% d’ici 2050.

Ainsi, pour atténuer les effets du réchauffement climatique, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne devront compter sur l’aide de la communauté internationale, car les catastrophes climatiques sont de plus en plus fréquentes dans une région déjà fragilisée par l’instabilité politique, les conflits, la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien. En effet, d’après son rapport sur les perspectives économiques africaines en 2022 présenté lors de la COP27, la Banque africaine de développement estime que les besoins de financement climatique du continent se situent entre 1 300 Mds USD et 1 600 Mds USD pour les huit prochaines années. Sur ce montant, 715 Mds USD seraient nécessaires pour l’atténuation des effets du changement climatique, 1,3 Md USD pour les besoins techniques et technologiques, entre 289 Mds USD et 440 Mds USD pour les pertes et préjudices, et entre 259 Mds USD et 407 Mds USD pour financer l’adaptation au changement climatique (dont 143 Mds pour la région d’Afrique de l’Est).

Depuis de nombreuses années maintenant, le concept de « dette climatique » est au cœur des discussions politiques entre les pays développés et les pays en développement. En effet, les pays les moins avancés revendiquent des transferts au titre de ce qu’ils appellent une « dette climatique » des pays riches, qu’ils accusent d’être les principaux responsables du changement climatique. Ces transferts sont censés compenser les pertes et préjudices associés à ce changement climatique pour les pays les plus vulnérables. En pratique, cela reviendrait au versement d’une compensation financière des pays développés aux pays les moins avancés pour financer leur lutte contre le changement climatique. 

Néanmoins, cette idée ne fait pas l’unanimité ; les pays avancés se sont souvent montrés réticents jusqu’à la clôture de la COP27, le 20 novembre dernier, lorsque les pays réunis sont enfin parvenus à un accord pour la création d’un fonds pour « pertes et dommages » pour financer le changement climatique dans les pays en développement. Les modalités de ce fonds ne sont pas encore claires, mais pour les pays les moins avancés cela représente une étape importante du chemin vers la justice climatique.

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